Stylo de Graphothérapie – Stage IRCAM

2015 – Objet Thérapeutique, Cas d’étude
Design sonore d’objet – Projet stage Design Sonore Interactif IRCAM

 

Projet de mise en pratique dans le cadre du stage Design Sonore Interactif à l’IRCAM en février 2015. Il était demandé aux stagiaires de ramener un objet utilitaire du quotidien, j’ai opté pour un stylo plume, pour moi un outils de griffonnage d’idées ou d’inspirations, qui pour l’occasion est devenu un outil à des fins thérapeutiques pour traiter des problèmes de dysgraphie chez l’enfant.
Nous avons eu une journée et demi pour réfléchir et travailler sur un prototype, avec comme outil un capteur gyromètre télémètre et MAX/MSP.

La dysgraphie est un problème d’écriture dans lequel les enfants ne parviennent pas à organiser et à coordonner leur écriture, ce qui la rend difficilement compréhensible.
Ce trouble se traduit essentiellement par : des problèmes dans le tracé des lettres, qui sont mal formées et de taille. Une écriture non correcte est aussi et surtout une écriture produite sans aisance, donc fastidieuse. Le plus souvent, les deux aspects sont associés mais pas systématiquement ; parfois, l’écriture est lisible mais trop lente et au prix d’efforts trop importants. Les mouvements sont plus lents, plus irréguliers, saccadés et le nombre de segments nécessaires pour écrire le même mot est en général plus important.

Scénario d’usage
Le stylo de graphothérapie doit sonifier le geste de l’écriture en temps réel, il doit marquer par diverses variations ou interventions sonores des écarts d’écriture.
Le but est d’aider le sujet à se concentrer sur l’exécution de l’écriture avec l’aide du son, tout en lui signalant des écarts par des sons à caractère informatif ou par des arrêts dans l’exécution de son geste d’écriture. Le stylo thérapeutique doit aider le sujet à mémoriser les formes.

Les critères d’amplitude, de fluidité et/ou vitesse seront sonorisés.
Le son doit s’interrompre si il y a des ruptures trop longues de l’écriture.
Il faut mettre l’accent sur le fait que l’exercice doit être ludique et contribuer à mettre l’enfant en confiance.

Les sons associés aux mouvements

Le prototype sera basé sur le symbole infini utilisé par les thérapeutes dans les exercices de traitement de la dysgraphie.

L’action de l’exécution de l’écriture se transcrit grâce à un son fluide par synthèse physique de cordes frottées et modulation polyphonique.
Les écarts d’amplitudes d’écriture, sont marqués par un détimbrage et un son additionnel dit d’alerte.

Un suivi par la spatialisation et un pitch de plus ou moins un demi ton suivent le mouvement du symbole. Le son bascule de gauche à droite selon la position du stylo dans le droite/gauche du symbole, et varie d’un demi ton selon que le geste se trouve en haut, ou en bas du symbole. Le suivi de gestuelle se fait grâce à un suiveur d’enveloppe qui aide à déterminer pendant l’exercice si le geste est bon ou si il s’en éloigne.

Pendant un arrêt trop prolongé de l’écriture (dû à une fatigue, ou un stress), le son s’arrête, simplement. C’est un moyen ludique d’aider l’enfant dans son apprentissage et dans son rapport du geste d’écriture par la voie d’un guide sonore.