Janvier à mai 2019 – Lauréate de la bourse ARTEX, aide régionale des Pays de la Loire. Travail de création sonore spatialisé, en collaboration avec le Centre de Recherche Nantais Architectures Urbanités (CRENAU) qui constitue l’équipe nantaise du laboratoire AAU (Ambiances Architectures Urbanités).
Mon travail de production en collaboration avec le laboratoire AAU, tourne autour de deux axes d’expérimentations et s’organisent en deux temps forts de résidences sur des thématiques distinctes qui complètent et alimentent ma démarche globale autour de la composition de l’espace sonore immersif en interaction avec l’environnement direct.
L’intention est de proposer une expérience sensible et originale, qui se renouvelle sans cesse grâce à une matière contextuelle intarissable et avec l’aide de technologies numériques. L’espace sonore est réinterprété par une création sonore générative qui aura comme fondement l’activité humaine et/ou des évènements environnementaux.
Le premier axe interroge la notion de reproductibilité d’un paysage en diffusion sonore immersive.
L’objectif sera d’expérimenter et de développer des méthodes de captations holophoniques pour la retranscription d’une scène sonore en temps réel. Autour d’un travail de captation et diffusion sonore des rives de la Loire aux abords de l’ENSA, cette expérience permettra de mettre à l’épreuve des techniques de prélèvements holophoniques, puis de créer un prototype de dispositif de captation pérenne et in situ qui permettra de créer un flux audio en temps réel des bords de Loire pour être retransmis en flux continu sur un dispositif de diffusion immersif analogue à Coraulis.
Cette création permettra de mettre en place un système de retranscription en temps réel de paysages sonores holophonique. Il illustre une recherche autour de la démocratisation de retranscription de contenus audio environnementaliste immersifs.
Même si l’idée de reproduire des scènes dans l’espace et d’immerger l’auditeur d’ondes sonores n’est pas nouvelle, l’engouement et les enjeux du développement technologique restent pourtant intacts : proposer des expériences inédites et fonctionnelles à l’auditeur.
Le deuxième axe de création se focalise autour de la composition d’ambiance sonore générée par des éléments environnementaux et des interaction avec la présence du visiteur.
La relation d’un dispositif avec le public aménage un nouvel espace d’usages grâce à l’introduction de la présence du spectateur dans la représentation de l’œuvre. Cette nouvelle place trouble une distribution des rôles, traditionnellement établie par une diffusion passive de médias. Ici, nous ne sommes plus dans une relation émission-transmission, mais dans une pratique qui consiste à laisser place à l’expérience de l’utilisateur.
L’œuvre apparait alors comme une coproduction entre la représentation et les nouvelles formes de réalités que l’interaction suggère. Les représentations peuvent être diverses, car d’un côté, elles sont autant individuelles que collectives et d’un autre, autant logicielles que matérielles. Il s’agit d’une triangulation entre le dispositif, l’interface et l’usage qui conditionne par la force des choses une mise en scène de la création sonore.
Dans cette deuxième phase, ma proposition est d’écrire et de mettre au point un sous dispositif intégrable à Coraulis. Celui ci sera l’interface d’une triangulation entre le visiteur, l’environnement et une création sonore synesthésique. La composition s’en trouvera toujours renouvelée et en réponse directe aux déplacements du visteur ainsi qu’à l’environnement proche de l’installation.